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21 novembre 2018

Les juges pour enfants alertent l'opinion de l'état de la justice des mineurs

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"Notre alerte est un appel au secours" lancent dans une tribune au journal "Le Monde" et à "France Inter" début novembre dernier, les juges pour enfants (JE) du tribunal de grande instance de Bobigny en Seine-Saint-Denis (93). "Nous devons répondre à l'exigence de protection des enfants" affirment-ils. En effet, quelque soit le département concernés certaines situations familiales mettent en péril des enfants parfois très jeunes : violences sexuelles, physiques et/ou psychologiques, absences de soin et d'hygiène, délaissements... Elles exigent la séparation et le placement de l'enfant pour le protéger immédiatement.

Toutefois, ces délais de prise en charge deviennent de plus en plus longs et demeurent "Inacceptables" pour des magistrats dont la prérogative reste de protéger l'enfant en danger lorsqu'il est avéré et signalé. Si pour la Seine-Saint-Denis, il s'écoule aujourd'hui 18 mois, entre la décision et l'exécution de la mesure, de nombreuses ordonnances à travers les territoires souffrent de cette même difficulté. Dans certains départements, un placement à domicile peut s'instaurer 6 mois après l'ordonnance du juge.

Bien entendu, les vicitmes principales sont les enfants. Ils restent avec leurs difficultés au domicile où sont trimbalés telle une valise, d'hébergement d'urgence en hébergement d'urgence le temps de trouver une solution stable.

Alors, les professionnels de la protection de l'enfance se mettent parfois à répéter la problèmatique de l'enfant, à rejouer le mauvais scénario faute de temps et d'information qui se perdent, où ne sont pas communiquées pour diverses raisons. Celle par exemple d'assurer le placement et éviter ainsi d'évoquer des éléments importants sur l'histoire de l'enfant qui pourraient mettre en péril l'admission.

L'enfant reçoit une double condamnation. En effet, non seulement il est abîmé moralement et physiquement dans sa famille naturelle mais il devient une urgence à répétition, un enjeu de place pour devenir un "prix de journée à patte" qui rapporte ! Peu importe les conséquences éducatives. Parfois même, la direction donne l'injonction de déplacer un autre jeune vers un groupe pour que celui qui intégre l'établissement est un lit ! L'accompagnement vers demain n'est pas une priorité. Alors une organisation sous forme de mille feuille reste privilégiée et les professionnels bricolent en fonction de leurs moyens.

Les JE de Bobigny pointent les causes de ce grave dsyfonctionnement, je les cite : "Un manque flagrant de personnel liés aux restrictions budgétaires, dans un contexte de dégradation des conditions du travail social éducatif et social... Qui rend plus difficile les recrutements." J'ajouterai le management parfois brutal où nos secteurs contrairement au secteur marchand se dirigent de manière pyramidale et où les arrêts de travail, les burn-out augmentent. Et quid alors de l'efficience de la prévention, de l'investigation, de l'évaluation des situations, des visites médiatisées ou accompagnées ?

Le temps se convertit en argent. Il faut faire mieux avec moins et le budget devient le nerf de la guerre. Mais de quelle guerre parlons-nous ? Ce que je sais, c'est que le coeur de nos métiers : accueillir et accompagner est en danger et les victimes en sont déjà les publics et en particulier les enfants ! Nous en sommes témoins et nous devrions nous aussi, travailleurs sociaux, reposnsables alerter l'état de ces dégradations de travail.

"Chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagne" Victor Hugo

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