Les cadres intermédiaires et de proximité doivent être sensibilisés et formés à la prévention des Risques Psycho-Sociaux (RPS)

Au cours des ces dernières semaines, différents suicides dans la gendarmerie, à la poste, au sein de la police ont eu lieu. La présidente de l'association des poiliciers en colère, un gendarme dans les jardins de Matignon (31 suicides pour cette profession depuis le début de l'année 2018). Une lettre anonyme avait été envoyée aux responsables de la gendarmerie pour souligner "La profonde souffrance" du quotidien des professionnels. En Dordogne, une postière parle durant 3 heures au téléphone de son métier à un responsable syndical avant de se pendre chez elle.

Parler de l'effondrement professionnel lorsque vous l'avez rencontré, comme moi en juin 2014, vous vous trouvez devant un mur infranchissable et dans une spirale infernale où la pensée mentale ne fonctionne plus. Vous êtes anéantis ! Votre corps ne répond plus. En ce qui concerne, le dos et le foie étaient touchés gravement. Vivre ou mourrir, là est la question centrale. Au-delà, de vos proches, collègues, le staff médical et par-médical, c'est vous seul qui détenez cette envie de continuer ou pas ! Pour certains d'entre nous, le mur reste à jamais infranchissable.

Le secteur de la santé et de l'action sociale présentent le taux de mortalité par suicide le plus élevé (34,4/100.000) selon l'étude de l'institut de la veille sanitaire menée en 1976 et 2002. Le secteur de l'administration publique est de de 28,9/100.000 et arrive à une triste seconde place.

Les professionnels qui interviennent dans le cadre de la prévention au travail affirment souvent que cela reste compliqué à mettre en oeuvre car certaines résistances de la part des employeurs demeurent. Ceux-ci précisent qu'ils sont informés, que les RPS n'exitent pas dans l'entreprise,le document unique est à jour... Parfois, du côté des salariés, ils affirment que les RPS, le bien-être sont des effets de mode ou que le stress stimule ! Puis, cela prend trop de temps à mettre en place, nous avons du travail !Souvent les salariés ont des problèmes privés et cela ne regarde pas les collègues. C'est le contexte écomnomique qui rend le travail compliqué et nous n'y pouvons rien !

Toutefois, lorsque le travail d'introspection est réalisé par le professionnel de santé la réalité peut-être autre et demande un réel accompagnement pédagogique auprès de l'équipe de direction. En effet, les cadres de proximité, ceux qui possédent une vision globale de l'entreprise par la place intermédiaire qu'ils occupent en représentent les acteurs principaux et centraux. Ainsi, il demeure prioritaire qu'ils puissent se former sur ces sujets. Comme par exemple : appprendre à repèrer un professionnel en difficulté et apprendre à se mettre dans une écoute active. Apprendre à alerter les bons partenaires, connaître les processus à mettre en place...

Les horaires de travail difficiles, l'intensité et la complexité du travail, l'exigence émotionnelle, la faible autonomie au travail, les rapports sociaux qui se dégradent, les conflits de valeurs, l'insécurité de l'emploi et du travail représentent des facteurs de Risques Psycho-Sociaux (R.P.S). Favoriser l'autonomie, donner du sens au travail, pouvoir évalue la charge de travail, soutenir et sécuriser les professionnels et les équipes, communiquer en amont des changements à venir, réagir face aux agressions à l'interne mais aussi venant de l'extérieur (verbales ou physiques) sont de la responsabilité de l'employeur et le cadre juridique est précis sur ce sujet.

Enfin, si vous êtes en difficulté vous pouvez prendre directement rendez-vous avec votre médecin du travail et alerter les instances du personnel.

Source de l'Institut National de Recherche et de Sécurité (I.N.R.S) Plaquette : "Risques psychosociaux : 9 conseils au quotidien" www.inrs.fr/info@inrs.fr